Les thérapeutes en Apsyse, thérapeutes des profondeurs, travaillent essentiellement à la reconstruction des enfances brisées.
Devant ces mondes d’enfance, nous nous agenouillons pour être au plus près de ce petit qui à ce jour, ose s’indigner, et mendie: « penses moi, que je fasse enfin l’expérience qu’il existe quelqu’un au monde au regard duquel je suis le centre »*
Dans ces mondes d’enfance, l’émotion est souvent brutale, sidérante, agonistique. Mille infamies sont délivrées de leur prison de silence, larguent les amarres du refoulé, contenues jusqu’à ce jour par la honte qu’il soit arrivé quelque chose à cet enfant qui en fait un « hors-humain ». L’écoute ouverte autorise la sortie de cet en-dehors-de l’humanité. L’enfant qui était impréparé à subir de la part des personnes les plus proches de son monde, la plupart du temps ses parents, les pires infractions, est comme le bateau ivre en situation périlleuse qui envoie des signaux de détresse, désespérant trouver un récepteur. Le sentiment de solitude est absolu. C’est ici que sa parole, ses larmes, le replacent dans « l’humaine condition » et donnent un sens à ce qui fût.
L’abominable fût que cet être soit éperdu, sans personne vers qui se tourner, puisque ses parents qui représentaient normalement la protection et l’assurance de bienveillance sans condition, sont les agresseurs. Le traumatisme prend alors tout le champ spatial et temporel.
A partir de la part blessée et restaurée de nous mêmes, thérapeutes en Apsyse, nous tentons de faire alliance avec les brisures de l’enfant afin de s’attacher à le reconstruire dans l’adulte qu’il est devenu.
Car comment s’aimer, aimer et être aimé dans un cœur brisé d’enfance ?
Comment donc jouir de l’ouverture du cœur apaisé, qui introduit la sexualité de l’adulte ?
La Thérapie apsysienne a pour projet la réalisation d’une sexualité aimante épanouie et libre, c’est là probablement sa spécificité essentielle. Pour cela, elle commence par la reconstruction des enfances.
* René Roussillon